Arts, Politique, Réflexion

Sauver l’abbaye d’Aubazine en Corrèze

William Didier-Pouget

L’une des plus grandes ressources économiques de la France est le tourisme. Premier pays visité au monde avec plus de 86 millions de touristes, la manne touristique ruisselle de l’hôtellerie à la restauration, des boutiques de luxe aux artisans de bouche, des musées aux festivals. Les guides, les transporteurs, les commerçants, les auteurs, la diversité des bénéficiaires du tourisme est presque sans fin. En 2017, la consommation touristique représentait 168 milliards d’euros !

On ne le répétera sans doute jamais assez mais les touristes ne viennent pas en France pour regarder le ciel et rêvasser devant les tracées des autoroutes, encore que…. Ils viennent car la France possède un patrimoine naturel, historique et artistique hors norme. Un patrimoine exceptionnellement concentré sur un territoire somme toute petit.

Sans les monuments, les châteaux, les cathédrales, les abbayes, les paysages remarquables la France ne serait pas le pays phare des destinations touristiques.

Il est donc vital pour continuer d’encaisser les revenus du tourisme d’entretenir notre patrimoine et d’investir dans sa préservation. Evidemment, il s’agit là d’une analyse purement économique et sans âme mais l’économie, les dividendes, les revenus, les profits sont les mots magiques qui parlent aux investisseurs. Evidemment, la sauvegarde du patrimoine est nécessaire, pour la transmission aux générations futures, des œuvres du passé, des symboles, de la spiritualité. Ces arguments parlent aux amoureux du patrimoine et aux nombreux mécènes qui donnent pour le patrimoine.

Récemment le musée d’Orsay a bénéficié de deux donations exceptionnelles et c’est tant mieux. Récemment encore, Notre Dame de Paris a fait l’objet de promesses de dons des plus grandes fortunes françaises, et c’est tant mieux. Rien n’est de plus inapproprié que de critiquer les donateurs. Notre pays ne peut que se féliciter de la générosité d’hommes comme François Pinault ou Bernard Arnault. En effet, leurs actions en faveur du patrimoine bénéficient à toute la population par les effets induits notamment sur le secteur du tourisme, secteur qui lui-même à des effets induits sur notre capacité à financer une partie de la politique sociale du pays.

Aujourd’hui l’un des plus beaux fleurons du patrimoine cistercien de France nécessite d’importants travaux pour sa préservation et sa survie. Il s’agit de l’abbaye d’Aubazine en Corrèze, édifice cistercien du XIIe siècle. Aubazine, est célèbre pour

Vallée d’Aubazine par Didier-Pouget

son abbaye mais aussi pour sa vallée et ses paysages. Le lieu a été immortalisé par le fameux peintre des bruyères, William Didier-Pouget. Une association est en cours de création : l’Association de sauvegarde de l’abbaye d’Aubazine. Il y a urgence : les toitures sont gigantesques, les murs sont hauts, les besoins sont grands. Selon le journal La Montagne « L’état des lieux est alarmant. La toiture et la charpente sont en mauvais état : trous, infiltrations d’eau, poutres abîmées. La maçonnerie et les menuiseries extérieures inquiètent aussi avec des dégâts liés à l’humidité mais aussi au manque d’entretien.» L’abbaye est la propriété d’une congrégation religieuse. Cette dernière n’a pas les moyens de financer les travaux dont le coût est estimé à plusieurs millions d’euros.

Dominique et Christine Guittonneau, sont deux aubazinois qui ont décidé de créer une association pour la sauvegarde de l’abbaye. Tous ceux qui aiment le patrimoine et qui peuvent intervenir dans ce projet de sauvegarde de ce monument splendide sont invité à se mobiliser. L’abbaye d’Aubazine ne doit pas s’effondrer ! Vous pouvez contacter l’association à son adresse courriel indiquée sur le site de l’abbaye.

Fred Lecoeur